Cinquante jeunes stagiaires, en fin de formation au sein de l’entreprise Cipa Jesugnon dans le cadre du dispositif Azoli, ont reçu leurs attestations, vendredi 11 novembre dernier. Ils ont désormais en main la preuve qu’ils ont acquis des compétences à faire valoir auprès des entreprises ou pour leur propre compte.

Cipa Jesugnon a reçu une première cohorte de 63 stagiaires en décembre dernier. Parmi ceux-ci, 50 stagiaires apprentis ont pu suivre intégralement les six mois de formation et d’encadrement. Ils ont reçu leurs attestations, vendredi dernier, et sont désormais aptes à exercer en entreprise ou à leur compte. Cerise sur le gâteau : « Sur les 50 stagiaires qui ont abouti, nous avons retenu 30 personnes qui sont avec nous et qui sont désormais payés par la société Cipa Jesugnon », fait savoir Penticia Dhossou, directrice de l’Administration et des Finances de Cipa-Jesugnon. C’est une bonne nouvelle qui témoigne de l’opportunité que représente Azoli. « Fidèle à notre logique d’aide au développement, nous avons accepté de soutenir le dispositif Azoli. Cipa est une entreprise moyenne d’environ 400 employés. Créée depuis 2004, Cipa Jesugnon est spécialisée dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement», a précisé Hyacinthe Jesugnon Agon, directeur de Cipa Jesugnon.

Urbain Amégbédji, directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi, a exprimé toute sa satisfaction au terme de ce processus d’apprentissage qui s’est révélé fructueux. «Ce certificat que vous recevez aujourd’hui témoigne que vous avez fini votre formation et que vous avez acquis des compétences que vous pouvez vendre. Vous recevez les clés pour assurer votre insertion professionnelle soit dans une entreprise, soit à votre compte», a-t-il déclaré à l’égard de tous les récipiendaires. Le directeur de l’Anpe invite les stagiaires à s’inspirer du parcours professionnel élogieux du directeur de Cipa Jesugnon en ayant pour principes la détermination, l’engagement, la rigueur et la persévérance. Il a salué particulièrement le manager de l’entreprise d’accueil des stagiaires qui, après la formation, a accepté de sortir 30 personnes du chômage, de la précarité. Quant aux 20 autres stagiaires, il leur appartient de prendre des initiatives, de se battre, de postuler, de mettre en valeur leurs compétences afin de s’insérer. Prodiguant des conseils aux jeunes qui sont en quête de compétences et d’emplois, Hyacinthe Jesugnon Agon, directeur de Cipa Jesugnon, attire leur attention sur l’usage conscient des Tic qui représentent bien souvent une source de déconcentration au travail…

Processus d’insertion des stagiaires Azoli
« Azoli est un dispositif qui facilite l’insertion professionnelle d’une catégorie donnée de jeunes sur le marché. Il s’agit de ceux-là qui n’ont pas obtenu de gros diplômes. Nous les appelons les peu ou pas instruits. Le gouvernement a estimé que cette catégorie de jeunes a également le droit d’être insérée », indique Simplice Togbé, directeur de l’Emploi salarié, de l’orientation et de la prospective à l’Anpe.
Le processus est déclenché par l’expression des besoins d’une entreprise donnée. Elle reçoit alors en son sein en stage-apprentissage des jeunes de 18 à 30 ans ayant au plus le Bepc et ayant une qualification ou non. Ces jeunes sont identifiés sur toute l’étendue du territoire et sont mis en relation avec les entreprises qui ont exprimé des besoins. Ils sont ensuite coachés pour l’entretien, au niveau des antennes départementales de l’Anpe. Après l’entretien, s’ils sont retenus, ils sont envoyés en stage-apprentissage au cours duquel ils reçoivent l’accompagnement du gouvernement à travers le dispositif Azoli. Le projet assure leurs frais de déplacement aller-retour pour l’entretien. Lorsqu’ils prennent service et qu’ils ne résident pas dans le lieu du stage, ils reçoivent une prime d’installation ; et sur la durée de stage, ils ont droit à une allocation de stage. Ils bénéficient de l’encadrement de la structure d’accueil jusqu’à la fin du stage et si les chefs d’entreprise sont satisfaits de leurs performances, ces jeunes décrochent un emploi stable.
Le dispositif Azoli ainsi décliné est un volet du Projet d’inclusion des jeunes qui est une initiative mise en place par le gouvernement et dont l’objectif est d’améliorer l’insertion professionnelle des jeunes et de diminuer le taux de chômage et de sous-emploi au Bénin.

Dans le cadre de la lutte contre le chômage et le sous-emploi des jeunes peu ou pas instruits, le gouvernement a mis en place le dispositif Azôli. Ce dernier, grâce à l’appui financier de la Banque mondiale, a été conçu par l’Agence nationale pour l’emploi (AnpE) afin de rendre disponibles sur le marché du travail des jeunes ayant le profil d’ouvriers qualifiés et spécialisés dans divers domaines, en adéquation avec les besoins réels sur le terrain. En l’absence de centres de formation appropriés, ce qui suppose leur mise en stage ou apprentissage. D’où la séance organisée, jeudi 17 novembre dernier à Parakou, à l’intention des responsables d’entreprises et opérateurs économiques de la ville par l’AnpE, en vue de leur permettre de s’imprégner dudit dispositif.
La même rencontre a déjà eu lieu avec les opérateurs économiques de Cotonou, Porto-Novo, Dassa et Natitingou. Au Bénin, a expliqué le directeur général de l’AnpE, Urbain Amégbédji, la problématique du chômage et du sous-emploi des jeunes continue d’être une préoccupation. « Chaque gouvernement essaie de le régler à travers un certain nombre de mesures, de projets et de dispositifs afin de faciliter et d’accompagner les jeunes dans leur souci d’insertion professionnelle», a-t-il poursuivi. Déjà en 2019, a-t-il rappelé, le gouvernement avait lancé le projet spécial d’inclusion (Psi) des jeunes qui permet de recruter 2 000 jeunes chaque année pour travailler dans les entreprises. Par la suite, le Prodij a été lancé. Il prend en compte ceux qui n’ont pas de diplômes.
Après avoir fait visionner un film sur le dispositif, c’est le secrétaire technique du projet d’inclusion des jeunes (Prodij), Wilfried Gbessi, qui s’est chargé de le présenter. Il s’est également appesanti sur les opportunités que les entreprises ou structures d’accueil peuvent en tirer. Par rapport à leur profil, il s’agit des industries, unités économiques de production de biens et services, de moyenne ou grande taille éprouvant des besoins en main-d’œuvre spécialisée ou non. Le dispositif Azôli, a également précisé Wilfried Gbessi, cible les jeunes de 18 à 30 ans. Il est ensuite revenu sur les démarches d’encadrement ou d’accompagnement des jeunes en stage ou apprentissage au niveau des entreprises.

Forte mobilisation des entrepreneurs à la rencontre

Comme finalité, la mise en place du dispositif, a insisté Wilfried Gbessi, vise entre autres à répondre aux besoins en main-d’œuvre qualifiée exprimés par les entreprises. Il s’agit également d’amener les jeunes concernés à acquérir les compétences demandées par les entreprises. Ainsi, au terme du stage, le jeune qui a amélioré son profil professionnel et qui est jugé performant peut être recruté par l’entreprise. Il peut, à défaut, faire valoir ses compétences sur le marché de l’emploi et continuer de bénéficier de l’accompagnement et du coaching de l’AnpE, pour la recherche active d’emploi. Enfin, l’intérêt pour les entreprises, a-t-il poursuivi, réside en la disponibilité d’une main-d’œuvre dont les capacités seront renforcées. Le dispositif Azôli permet d’assurer, à frais partagés, la formation et le recrutement d’une main-d’œuvre qualifiée avec possibilité de les recruter, d’améliorer leur productivité et leur visibilité?

Partager l’article