Lors des Journées de la coopération universitaire et de l’Insertion Professionnelle organisées à l’Université Nationale d’Agriculture, les 13 et 14 novembre à Sakété, sous le thème : “Quelles coactions pour une agriculture résiliente et pourvoyeuse d’emplois durables pour les jeunes, Urbain Amegbedji, Directeur Général de l’Agence nationale pour l’Emploi (AnpE), a souligné l’importance de l’expérience pratique pour les diplômés. Selon lui, c’est sur le terrain, et non dans les amphithéâtres, que se forment réellement les professionnels recherchées par le marché du travail.

L’université ne forme pas des ingénieurs agricoles, des avocats, des journalistes et des médecins. Ces professionnels se forment véritablement sur le terrain, que ce soit dans les champs, dans les cabinets d’avocats, dans les prétoires, dans les hôpitaux ou au sein des rédactions. Il en est de même de toutes les professions montrant clairement l’importance de l’expérience pratique dans la formation. Les médecins, par exemple, sont formés théoriquement à l’université, mais c’est dans les hôpitaux et cliniques qu’ils acquièrent les compétences pratiques nécessaires. La formation clinique, auprès des patients et des équipes médicales, permet aux futurs médecins de mettre en œuvre leurs connaissances théoriques et de développer leur expertise.
Ces exemples montrent que, bien que l’université fournisse, la passion, les bases de connaissances et la méthode de travail, la véritable formation professionnelle se fait principalement par l’expérience sur le terrain. C’est en ces termes qu’Urbain Amegbedji, Directeur Général de l’Agence nationale pour l’Emploi (AnpE), a abordé la question de la formation des jeunes lors de sa communication sur le thème : “De la formation à l’emploi : continuum de préparation et défi”. Cette intervention a eu lieu lors des Journées de la coopération universitaire et de l’insertion professionnelle.
Pour Urbain. Amegbedji, les diplômés de l’université doivent comprendre que leurs parchemins ne sont que des présomptions de compétences. Pour acquérir véritablement les compétences recherchées par les entreprises, il leur faudra se confronter à la réalité du terrain, où ils devront se battre pour gagner en savoir-faire et en expérience. “L’université vous donne la base, mais c’est sur le terrain que vous deviendrez des professionnels”, a-t-il insisté.

Le Directeur Général de l’AnpE a exprimé sa satisfaction quant aux progrès réalisés par l’université béninoise en matière de professionnalisation des formations et de prise en compte des besoins du marché du travail. Il a aussi mis en lumière une problématique importante : la réticence des entreprises à accueillir des étudiants en stage professionnelle. Selon lui, bien que les entreprises soient parfois réticentes en raison des risques liés à l’utilisation de matériels et d’outils, il est essentiel qu’elles s’engagent davantage dans la formation des jeunes talents. “C’est l’entreprise qui parachève la formation reçue sur les bancs de l’université”, a-t-il rappelé.

Les compétences douces: un atout


Il a également souligné que les entreprises ne recherchent pas uniquement des compétences techniques spécifiques, mais aussi des compétences transversales, souvent appelées “soft skills” ou compétences douces. Ce sont des qualités comme l’empathie, la capacité à gérer des situations complexes, à travailler en équipe et à atteindre des objectifs, qui font la différence sur le terrain. “Ces compétences sont indispensables pour évoluer et réussir dans le monde professionnel”, a précisé Urbain Amegbedji.

Urbain Amegbedji a exhorté les étudiants à se préparer à un parcours de résilience, rappelant que l’université ne leur apporte que le goût du travail et la méthode. “L’école ne donne pas tout”, a-t-il insisté, invitant les apprenants à compléter leur formation par des expériences pratiques qui feront toute la différence dans leur insertion professionnelle. Les entreprises, pour leur part, doivent se rendre compte qu’investir dans la formation des jeunes talents, par le biais de stages et d’apprentissages sur le terrain, est indispensable pour garantir la qualité de leur futur employé et la compétitivité de leur secteur.
Il a conclu en insistant sur un fait fondamental : les diplômes ne suffisent plus. Ce sont les compétences réelles, forgées par l’expérience, qui ouvrent les portes de l’emploi.

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