JUE : l’AnpE et l’UAC ouvrent le débat sur les compétences recherchées au Bénin.
L’Agence nationale pour l’Emploi (AnpE) et l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) appellent à une meilleure articulation entre formation académique et attentes des employeurs. C’est à l’occasion de la 14ᵉ Journée Universitaire de l’Emploi (JUE) qui se tient du 18 au 20 novembre 2025 à l’amphi Idriss Déby de l’UAC. Organisé dans le cadre de la Quinzaine Nationale de l’Emploi, l’événement réunit étudiants, chefs d’entreprises, experts et responsables institutionnels autour du thème central : « Quelles compétences recherchent les entreprises au Bénin ? ».
Malgré les efforts engagés au cours des dernières années, le diagnostic reste inquiétant : le profil des jeunes diplômés correspond encore insuffisamment aux besoins des entreprises, entraînant chômage, sous-emploi et donc des difficultés d’insertion. Le constat demeure préoccupant : « L’écart persistant entre les compétences des diplômés et les besoins des employeurs reste un défi majeur, » souligne Hortense ADJIBODE, représentant le Directeur Général de l’AnpE.
La Journée Universitaire de l’Emploi (JUE) est désormais, pour les acteurs universitaires, le service public de l’emploi, les professionnels et les jeunes, une plateforme essentielle de dialogue pour réfléchir aux solutions afin de faciliter l’insertion des jeunes diplômés : « Ces événements traduisent notre engagement commun à œuvrer pour une insertion professionnelle réussie, » affirme la Professeure Carine KELOME, Vice-rectrice chargée de la coopération et de l’insertion professionnelle. Le Conseil national du patronat, représenté par Gigobert OKE, souligne pour sa part que la JUE a contribué au fil des années à réduire le décalage entre formation et emploi, tout en stimulant l’entrepreneuriat des jeunes. Hortense ADJIBODE insiste sur la nécessité de mieux articuler compétences académiques et attentes des employeurs pour faciliter l’insertion professionnelle. Dans le même sens, Jessica GABA, de l’Agence de Développement des Petites et Moyennes Entreprises (ADPME), rappelle que le renforcement du lien entre universités et entreprises est indispensable : « Renforcer cette synergie, c’est renforcer l’emploi. »
La formation académique s’étend aujourd’hui jusqu’à la transition vers l’emploi
Le recteur de l’UAC, Professeur Charlemagne IGUE, plaide pour une transformation plus profonde du système de formation : « Il faut faire de nos unités de formation des espaces d’innovation, de créativité et d’actions entrepreneuriales. » Il appelle les institutions universitaires, les entreprises, les collectivités locales et les partenaires au développement à une mobilisation collective afin de répondre au défi de l’employabilité.
La représentante du DG/AnpE abonde dans le même sens. Selon elle, les universités doivent intégrer davantage les réalités du marché du travail lorsqu’elles créent ou réforment leurs filières. Les secteurs porteurs, les nouvelles technologies et les besoins spécifiques des entreprises doivent guider l’évolution des formations.
Elle salue par ailleurs les avancées récentes : « Il est encourageant de constater que l’Université d’Abomey-Calavi et d’autres institutions d’enseignement supérieur ne se contentent plus de former, mais intègrent désormais l’accompagnement à l’insertion. La formation académique s’étend aujourd’hui jusqu’à la transition vers l’emploi. Je me réjouis de cette dynamique qui permet à l’Université de jouer pleinement son rôle dans la construction de l’avenir professionnel de ses étudiants. ».







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